Cinémaradio aime le film d'animation Wardi
Le film Wardi nous emmène à la rencontre de l’Histoire des réfugiés palestiniens. C’est le premier long métrage du réalisateur norvégien Mats Grorud. C’est une co-production suédoise, norvégienne et française qui a été tournée au studio Foliascope, basé près de Valence dans la Drôme. Ce projet mêlant stop motion et animation traditionnelle en 2D, est inspiré des histoires qu’il a glanées et des conversations qu’il a eues avec des réfugiés palestiniens dans un camp au Liban, où il a travaillé et vécu au début des années 2000.
Cinémaradio, par le micro de Sylvain Ménard, a interviewé le compositeur de la musique du film, Nathanaël Bergèse. L’interview a été diffusée sur Cinémaradio lundi 18 mars à 18h.
Synopsis :
Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour. Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet espoir ?
La musique a été confiée au compositeur Nathanaël Bergèse, qui signe ici sa première partition pour un long métrage de cinéma. Fort d’une solide expérience en matière de courts métrages d’animation, le compositeur Nathanaël Bergèse rejoint le projet de Wardi par l’intermédiaire du producteur français du film, après avoir proposé des pistes musicales sur la base du scénario.
Commence alors un long processus de collaboration avec le réalisateur Mats Grorud construit autour d’échanges, de partages de diverses influences musicales et cinématographiques. Un travail effectué dans le temps, fait d’essais pour trouver la justesse de la place musicale dans la narration globale.
Bien que destinée à illustrer un sujet grave et cultivant une certaine mélancolie, la musique de Wardi se permet, comme le film, d’alterner les tonalités dramatiques avec des accents parfois plus légers. La partition s’articule autour de deux mélodies principales aisément identifiables, « Camp’s Theme » et « Home’s Theme », cette dernière évoquant la Palestine, le pays que les protagonistes ont dû quitter.
Pour l’enregistrement, Nathanaël Bergèse a fait appel à un quintette à cordes (violons, alto, violoncelle, contrebasse), à un guitariste, à une soprano et à un percussionniste.
Le compositeur a particulièrement réfléchi à la dose « d’orientalisme » qu’il fallait insuffler à sa
composition. Attentif à ne pas aboutir à une musique de film « carte postale », il a conservé quelques modes d’écriture moyen-orientaux tout en privilégiant les instruments occidentaux pour l’interprétation. C’est en particulier la contribution de Youssef Hbeisch, musicien d’origine palestinienne bien connu à l’international pour son travail sur les percussions orientales, qui a permis de donner la coloration nécessaire et nuancée à la bande originale de Wardi.
En plus de l’expérience traditionnelle de la projection, Nathanaël Bergèse a conçu une version spéciale de la musique de Wardi, jouée par un ensemble de quatre musiciens (violoncelle, violon, guitare, percussions) en direct sur le film. La première de ce ciné-concert a eu lieu à Genève en janvier 2019, dans le cadre du festival Black Movie.
D’autres dates sont prévues, en France et à l’étranger, pour permettre au public de vivre, selon les mots du compositeur, ce « temps suspendu où l’on ne sait plus où donner du regard, où il faut intégrer dans la même image globale le film, les musiciens et la musique. Sensations décuplées de l’émotion du « live », du son plus proche, plus réel, des bruits des ins...