Michel Decoux-Derycke vous propose le meilleur et le pire de la Belgique au cinéma ! La 10ème édition du Festival Millenium, consacré au documentaire, aura lieu du 20 au 30 mars à Bruxelles. 80 documentaires, dont 55 premières belges seront proposés au public. Quatre compétitions permettront aux quatre jurys de juger les films: Internationale, Belge, Vision jeune et Travailleurs du monde. Le film d’ouverture, le mardi 20 mars, c’est Poetess de Stefanie Brockhaus et Andreas Wolff. Le film de clôture, le vendredi 30 mars, c’est celui qui aura gagné le Grand Prix du Festival et sera projeté après la cérémonie de remise des prix. Cinq lieux accueilleront le Festival : Bozar, le cinéma Galeries, le cinéma Aventure, le cinéma Palace et l’Actor’s Studio. Plus d’infos sur www.festivalmillenium.org Une part d’ombre, sorti ce 7 mars en Belgique et en France, présenté en octobre dernier au FIFF à Namur, est le premier long métrage de Samuel Tilman. C’est l’histoire de David qui, après son retour d'un séjour avec ses amis et sa famille dans les Vosges, est soupçonné de meurtre. Peu à peu, le doute et la méfiance commencent à se propager dans son cercle d'amis. Une part d’ombre s’intéresse à la mise au ban du suspect bien en amont des procédures judiciaires, une mise au pilori sans jugement. La réaction de son entourage basculant de l’amusement à la suspicion, se chargeant ainsi d’une condamnation sociale, à laquelle le verdict final ne pourra plus changer grand-chose. C’est filmé avec une sobriété glacée, il y a une pléiade d'acteurs belges tous aussi bons l'un que l'autre. Avec, en tête d’affiche, Fabrizio Rongione qui livre une excellente prestation en homme traqué. Sa femme est jouée par Natacha Régnier, pour la deuxième fois en quelques mois dans un film belge. Dans un premier rôle au cinéma, on retrouve Baptiste Lalieu, le chanteur Saule, on croirait le personnage fait pour lui. Alors, meurtrier, voleur, adultère ou menteur ? Toutes les accusations paraissent recevables ici, dans une opération de démontage systématique des apparences de laquelle ni le protagoniste, ni le spectateur ne sortiront moralement indemnes. La part sauvage sort ce 14 mars en Belgique, c’est aussi un premier long métrage. Guérin Van De Vorst en est le réalisateur et le film sera en compétition au Festival du Film d’Aubagne. Festival où la réalisatrice belge Nathalie Tierlinck sera dans le Jury. L’histoire de La part sauvage, c’est celle de Ben qui sort de prison, il a un appartement meublé, il peut compter sur certaines connaissances et quelques anciens amis. L’un d’entre eux lui donne un travail. Il a aussi un fils de dix ans que son ex-femme refuse de le laisser voir. Malheureusement pour lui, il va plonger inexorablement dans le radicalisme parce qu’il est vulnérable et à la recherche de repères. La religion est un des sujets majeurs du film mais il ne se résume pas qu’à cela. C’est aussi le portrait de Ben, personnage impulsif et irréfléchi, en quête de paternité. Ben est joué par Vincent Rottiers qui livre là une excellente performance. Il rend le personnage simplement humain, avec tout ce que cela implique de failles et de vulnérabilités. Vincent Rottiers parvient à faire transparaître les états d’âmes de cet homme taiseux et colérique: son bouillonnement intérieur se lit dans son regard. Le réalisateur Guérin Van De Vorst nous propose donc un premier film intéressant, du genre qui ne laisse pas indifférent.